Hokusaï, « le vieillard fou de dessin » et père du manga

Katsushika Hokusaï, plus connu sous le nom d’Hokusaï est certainement le peintre et dessinateur japonais le plus célèbre. Egalement graveur et auteur d’écrits populaires japonais, aujourd’hui considéré comme le maître de l’Ukiyo-e, il eu une influence considérable sur l’art occidental, notamment l’impressionnisme.

Vue du Mon Fuji par Hokusaï

Vue du Mon Fuji par Hokusaï

Il est en outre le célèbre auteur de l’estampe « La grande Vague de Kanagawa », qui est la première des 46 estampes composant les Trente Six vues du mont Fuji, l’une de ses œuvres majeures. Une Estampes qui marqua mon parcours de Budoka, notamment durant mes 10 années de pratique du Yoseikan Budo, qui fut pour moi le symbole du mouvement ondulatoire, l’un des principes mis en place par Mochizuki Senseï.

La vague de Kanagawa par Hokusaï

La vague de Kanagawa par Hokusaï

Son œuvre est constitué de millier d’œuvres, retraçant la vie quotidienne des Japonais durant le XVIII° et XIX° siècle. Passionné, ne comptant pas les heures de travail, il est surnommé le « vieux fou de la peinture ». Surnom qu’il utilisa parfois, à partir de 1800, pour signer ses toiles, par le terme Gakyōrōjin signifiant « le fou de dessin »

«  Depuis l’âge de six ans, j’avais la manie de dessiner la forme des objets. Vers l’âge de cinquante ans, j’aurais publié une infinité de dessins, mais tout ce que j’ai produit avant l’âge de soixante dix ans ne vaut pas la peine d’être compté. C’est à l’âge de soixante-treize ans que j’ai compris à peu près la structure de la nature vraie, des animaux, des herbes, des arbres, des oiseaux, des poissons et des insectes. Par conséquent, à l’âge de quatre-vingt ans, j’aurais fait encore plus de progrès ; à quatre vingt-dix ans, je pénétrerai le mystère des choses ; à cent ans, je serais décidemment parvenu à un degré de merveille, et quand j’aurai cent dix ans, chez moi, soit un point, soit une ligne, tout sera vivant. Je demande à ceux qui vivront autant que moi de voir si je tiendrai ma parole.
Écrit à l’âge de soixante-quinze ans par moi, autrefois Hokusaï, aujourd’hui Gakyōrōjin, le vieillard fou de dessin. »
Préface de l’ouvrage «  Les Cents Vues du mont Fuji »

Les origines du Manga

Le mot Manga, 漫画, devint courant à partir du XVIIIème siècle, notamment grâce à la publication d’ouvrages tels que Mankaku Zuihitsu en 1771 ou encore Manga Hyukujo en 1814.

Il désigne généralement une bande dessinée d’origine japonaise, bien qu’aujourd’hui ce terme soit également utilisé pour des bandes dessinées, non japonaises s’inspirant des codes de productions japonais. Le terme Man, signifie involontaire, divertissant mais également exagérer. Le terme Ga, ,  désigne une représentation graphique et signifie dessin ou peinture. Le terme Manga ce traduit donc généralement par « dessin au trait libre », « esquisse au gré de la fantaisie » mais également « caricature ».

Néanmoins, l’origine de ce mot est attribuée à Hokusaï qui donna parfois à ses recueils d’estampes, souvent grotesques, le titre d’Hokusaï Manga. Un terme constitué d’une analogie similaire dans l’ancien temps, dont l’écriture diffère légèrement, signifiant esquisse spontanée, désignant des scènes prises sur le vif. Un terme ancien en étroite relation avec les principes du courant artistique de l’Ukiyo-e.

Hokusaï Manga

Hokusaï Manga

L’univers de l’Ukiyo-e

L’Ukiyo-e浮世絵, est un mouvement artistique, né au Japon durant l’époque Edo, au Japon, dont l’un des pionner Occidentaux fut Edmond de Goncourt, qui publia une biographie sur Hokusaï en 1896 intitulé « Hokousaï ».

Le terme Uki est issu du mot Ouki qui veut dire « qui flotte, qui est en mouvement ». Yo désigne le monde et le e est issu du terme se traduisant par dessin. Littéralement, Ukiyo-e signifie donc « image du monde flottant », mais est traduit par Hayashi par « école du monde vivant ou de la vie vivante ou de la vie telle qu’elle se passe sous nos yeux, ou de toutes les choses qui se passent sous nos yeux », que nous pouvons traduire également par l’école de la vie qui passe.

Vivre uniquement le moment présent,
se livrer tout entier à la contemplation
de la lune, de la neige, de la fleur de cerisier
et de la feuille d’érable… ne pas se laisser abattre
par la pauvreté et ne pas la laisser transparaître
sur son visage, mais dériver comme une calebasse
sur la rivière, c’est ce qui s’appelle ukiyo. Par Asai Ryōi

Estampe par Hokusaï

Estampe par Hokusaï

Exposition Hokusaï à Paris

En ce début d’année scolaire à lieu à Paris, une exposition d’ environs 500 œuvres d’Hokusaï, au Grand Palais. L’exposition aura lieu en deux temps afin de limiter les temps d’expositions des estampes. La première partie aura lieu du 1er octobre au 19 novembre et la seconde du 2 décembre au 18 janvier.

Avec l’ouverture du musée Hokusaï, à Tokyo en 2016, une grande partie de ces œuvres ne quitteront plus le Japon à partir de l’ouverture de ce musée. L’occasion donc de découvrir les peintures de cet auteur, et d’en apprendre un peu plus sur la vie des Japonais du XIX° siècle.

 

Hokusaï, aux editions Prisma Média

A cette occasion, le magazine Geo, dont l’éditeur est Prisma Média, a publié ce mois-ci, un ouvrage de 159 pages, dans la collection Geo ART. Vous pourrez y découvrir un ensemble d’Estampes de l’auteur accompagné de sa biographie, le tout alimenté par un ensemble de citation et d’anecdote sur Hokusaï.

Alors si l’envie vous dit d’aller découvrir l’exposition de cet artiste d’exception au grand palais, n’hésitez pas à vous procurer ce numéro de Geo ART, disponible chez tout les magasiniers, qui j’en suis sûr, ne manquera pas de vous séduire.

Magazine Geo Art, Hokusaï, voir l'Art Autrement

Magazine Geo Art, Hokusaï, voir l’Art Autrement

6 Commentaires

  • MERCI POUR CE SUPPLEMENT A NOTRE CULTURE

    • Bonjour Akli,

      Je trouve que cette exposition, et notamment l’esprit de l’ukiyo-e, est un bon complément à l’état d’esprit des arts martiaux japonais. L’instant présent est en outre un élément essentiel 🙂
      Bonne pratique,

      Alex

  • Superbe article sur Hokusaï. Grand fan de son oeuvre et de celui d’Hiroshige. Merci pour ce voyage autour de ses travaux. Pierre (Aiki-kohai)

    • Bonsoir Pierre,

      Hokusaï est un artiste vraiment intéressant, si jamais tu en as l’occasion n’hésites pas à y faire un tour, cela devrait te plaire 😉
      Amicalement,

      Alex

  • Bonjour, je suis en histoire de l’art et je dois faire un commentaire j’ai donc choisis Hokusai l’un de mes artistes favoris, le hic est que je ne trouve pas le nom de l’oeuvre que j’adore, l’oeuvre est dans l’article, c’est la dernière estampe, qui très colorée, j’aimerai donc savoir quel est le nom de cette sublime estame Cordialement, merci, Konan.

    • Bonjour Audrey,

      Le nom de la dernière estampe de l’article est « Sarumaru Daryu » de la série des « Cent Poèmes expliqués par la nourrisse (Hyakunin isshu uba ga etoki) », datant de 1835. Il s’agit d’un Nishiki-e (gravure sur bois polychrome) de 25 x 36,5cm. Aux dernières nouvelles elle se situe au musée national des Arts asiatiques, à Paris. Après à vérifier si l’estampe n’a pas été transférée au Japon puisqu’il y avait un projet de construction d’un musée national, à Tokyo, regroupant l’ensemble des œuvres d’Hokusaï :-).

      Bonne journée,
      Cordialement.
      Alex

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