Interview de Minoru Mochizuki, 3ème partie: Positionnement sur les arts martiaux et la dérive des sports de combat

Voici la dernière partie de l’interview réalisé par réalisée par Stanley Pranin, dans le cadre de la revue Aïkido Journal, au Yoseikan Dojo, dans la ville de Shizuoka, le 22 novembre 1982.

Au travers de cette dernière partie on peut y découvrir le positionnement de Minoru Mochizuki concernant les arts martiaux et la dérive des sport de combat. Vous pourrez également y découvrir une démonstration de Minoru Mochizuki, Kawaishi Mikonosuke et André Nocquet.

Je crois savoir que vous avez crée votre propre dojo à Shizuoka en novembre 1931. Comment cela est-il arrivé ?

A peu près à cette époque je tombai vraiment malade. C’était tout bonnement du surmenage. J’arrêtai toute pratique pendant un mois et je passais mon temps à dormir. Kano Senseï était très inquiet à mon sujet et alla jusqu’à appeler un hôpital et décider que le Kodokan prendrait les frais à sa charge.

Mais mon frère arriva de Shizuoka pour me ramener chez nous et j’exprimai ma profonde reconnaissance à Maître Kano pour sa grande bonté puis nous quittâmes Tokyo. Je fus admis à l’Hôpital Municipal de Shizuoka et y restai trois mois. Je souffrais de pleurésie et de tuberculose.

Cette même année, mon frère et quelques autres construisirent un dojo au centre de la ville. J’imagine qu’ils avaient peur que je meure si je retournais à Tokyo. Quoi qu’il en soit, ils décidèrent, à ma sortie de l’hôpital, que je devais recommencer doucement en donnant des cours à des jeunes gens de la région, pendant toute ma convalescence.

Quand ils apprirent cette décision, Ueshiba Senseï, l’amiral Takeshita, le général Miura, Harunosuke Enomoto Senseï, Yasuhiro Konishi Senseï et beaucoup d’autres, eurent la gentillesse de se déplacer et d’être présents à la cérémonie d’ouverture du dojo.

Après cela, chaque mois, quand Ueshiba Senseï allait enseigner au dojo de la religion Omoto à Kyoto, il s’y arrêtait sur le chemin du retour. Quand il me rendait visite, j’essayais toujours de faire de mon mieux pour le servir. Je dormais avec lui dans le dojo. Je me levais généralement très tôt pour préparer son petit déjeuner, mais parfois c’est le Maître qui décidait de préparer le riz et qui sortait acheter du tofu pour la soupe ou toute autre chose. J’avais l’impression, quand nous faisions ainsi la cuisine, que nous étions beaucoup plus comme deux amis en train de camper ensemble.

Un matin, après une nuit passée dans le dojo, Senseï se lava et me dit: « Mochizuki, il y a quelque chose de bizarre dans cet endroit. Il a une rivière qui passe sous cette maison! » J’ai pensé à une plaisanterie et je lui dis qu’il n’y avait pas la moindre rivière au centre de la ville.  »

Je sais, dit-il, mais il y a de l’eau qui coule là-dessous et c’est un fait certain. » J’oubliais l’incident que je mis sur le compte de la manière curieuse de s’exprimer qu’avait parfois Osenseï et je n’y pensai plus.

Environ un mois plus tard, des gens sont arrivés d’une maison toute proche et m’ont dit: « Nous sommes vraiment désolés, mais il faudrait que nous creusions un trou au milieu de votre dojo. » Je leur demandai pourquoi diable ils voulaient y faire une chose pareille et ils me dirent qu’une conduite d’irrigation passait directement sous la salle d’entraînement, que des détritus avaient dû la boucher et que l’eau ne pouvait pratiquement plus couler.

Pourtant, Sensei avait réussi à déceler dans son sommeil le bruit que faisait ce filet d’eau alors qu’il était impossible d’entendre le moindre bruit. Il fallut enlever le plancher et creuser la terre pour retrouver finalement une plaque d’égout en fonte, qui une fois retirée permit d’ôter les débris qui bouchaient le conduit. Des choses comme ça arrivaient très souvent avec Osenseï.

Il arrivait que Maître Ueshiba passe deux ou trois jours à Shizuoka. Il avait tendance à rester plutôt que de rentrer chez lui et parfois son fils, Kisshomaru, était obligé de venir le chercher. O-Sensei aimait beaucoup mon dojo et je crois qu’il avait de l’affection pour moi. Il aurait voulu que j’épouse sa fille mais mon ambition était de voyager et j’avais jugé préférable de décliner son offre.

En 1932, il me donna deux manuscrits de transmission de sa méthode. L’un d’eux avait soixante centimètres de long et l’autre quatre-vingt-dix. Le plus grand était intitulé Goshinyo no Te et l’autre portait l’inscription Hiden Ogi no Koto. Je ne pense pas qu’une autre personne au monde ait reçu du Maître ce genre de certificat. Tomiki Senseï avait reçu son manuscrit un peu avant moi.

Yoseikan Dojo, Shizuoka

Yoseikan Dojo

Pourriez-vous nous parler de votre association avec TOMIKI Sensei qui, comme vous-même, étudia à la fois avec Jigoro KANO Sensei et Morihei UESHIBA Sensei ?

En fait, il y a quelques jours, un élève de Tomiki Senseï était ici et nous avons beaucoup parlé. Tomiki Sensei et mon frère étaient nés le même jour de la même année et ils sont devenus des amis très proches. En ce qui me concerne, cela n’a jamais été le cas. Il avait commencé l’Aïkido environ cinq avant moi et il était mon ancien dans cette discipline. De plus c’était un universitaire et j’ai beaucoup appris grâce à ses écrits. Toutefois, si je pense qu’une personne se trompe , je n’hésite pas à le dire. J’ai été souvent très franc, même avec Ueshiba Senseï. Eventuellement, après avoir été remis à ma place, je réfléchissais de nouveau.

En fait, à deux reprises, il m’est arrivé d’avoir raison contre Tomiki au cours de nos discussions. La première fois c’était au sujet de la manière de sortir un Katana de son fourreau. Sa Façon de dégainer était incorrecte et je la corrigeai. L’autre fois il s’agissait de ses efforts pour transformer les arts martiaux en sports. Je lui dis ceci:  » Senseï, vous pouvez parlez de la transformation des arts martiaux traditionnels en activité sportive, mais je n’ai aucunement l’intention de vous suivre dans une telle entreprise.  » Il me contredit en affirmant: « Si vous ne transformez pas les disciplines anciennes en sport elles sont condamnées à s’étioler puis à disparaître.  »

Mon sentiment à ce sujet était exactement le contraire du sien. Je pense que le jour où les arts martiaux japonais seront devenus des sports ils seront morts. Les sports mettent l’accent sur l’amusement de gagner et de risquer de perdre et même l’aspect d’éducation physique prend une importance secondaire. Ils sont complètement dépourvus d’une formation de la personnalité. Ce n’est pas le cas des disciplines martiales. Si le fleuve des arts martiaux japonais venait se perdre dans la mer des activités purement sportives, ils seraient sans le moindre doute pollués de façon irrémédiable avant d’avoir fait cent mètres.

Tomiki Senseï


Que pensait Maître Kano de cette transformation du Judo en un sport ?

Kano Sensei et Ueshiba Senseï insistaient tous deux sur le fait que les arts martiaux ne devaient pas devenir des sortes de jeux. Le célèbre historien Arnold Toynbee écrivit un jour quelque chose comme :  » La culture est née dans un pays déterminé. Si elle grandit progressivement et s’étend pour devenir un phénomène mondial, elle cessera à ce moment d’exister dans son pays d’origine. De plus, elle ne retournera jamais à son lieu de naissance. C’est un fait historiquement prouvé.  »

Le Bouddhisme aux Indes, le Christianisme en Israël et le Confucianisme en Chine sont tous de bons exemples. C’est quelque chose que nous devrions  surveiller attentivement en ce qui concerne les arts martiaux. Si l’Aïkido et le Judo deviennent un jour partie intégrante du monde des sports, ils seront certainement détournés de leur fonction initiale et deviendront des sortes de jeux qui généreront des vainqueurs et des vaincus, des forts et des faibles.

Leur intérêt comme méthode de formation spirituelle et développement harmonieux de la personnalité disparaîtra. Ce sera l’extinction des arts martiaux. C’est très satisfaisant de voir que les arts martiaux japonais s’étendent au monde entier mais il ne faut pas qu’ils soient pervertis par l’esprit de compétition et de jeu.

Ueshiba Sensei et Kano Senseï avaient en commun le concept de Wa no Seishin ( esprit d’harmonie ). Cela impliquait un développement simultané de soi et de l’autre, vous et votre partenaire faisant ensemble des progrès. En matière de sports cependant, la situation est très différente. Il faut écraser son adversaire et apparaître comme seul vainqueur. C’est le principe des sports de compétition et ça ne marchera jamais.

Les temps ont changé et l’on entend couramment les gens se demander si les Américains ou les Russes vont gagner la course aux armements. De semblables bavardages risquent d’amener l’extinction de la race humaine. Cette mentalité compétitive risque de provoquer la fin du monde car elle ne tient aucun compte de l’esprit de coopération et de préservation de l’humanité. Les civilisations occidentales reçoivent un peu de cet esprit grâce à l’enseignement de leurs églises, mais ici au Japon, nous n’apprenons rien de semblable dans nos temples ou dans nos lieux de culte.

Minoru Mochizuki et son fils Hiroo Mochizuki, au Yoseikan Dojo

Les arts martiaux doivent lourdement insister sur le développement des qualités morales, surtout chez les jeunes. Quand je parlais des ces choses avec Tomiki Senseï, il ne trouvait rien à me répondre. Il ne disait rien. Il agissait comme s’il n’était pas nécessaire de répondre à quelqu’un d’aussi obstiné que moi, comme si les enfants n’avaient qu’à continuer à faire ce qu’ils avaient toujours fait et que tout irait pour le mieux. Une situation qui peut conduire à la délinquance existe quand un jeune quitte l’équipe sportive dont il est membre et cesse de voir ses amis.

Les entraîneurs ne sont intéressés que par les membres actifs du groupe et par leur capacité de gagner. Ils ne font généralement pas attention à ceux qui s’en vont car la victoire seule a pour eux une importance. Dans les sports il n’y a aucune place pour les faibles et les incompétents. Personnellement, je souhaiterais plutôt voir certains sports se transformer en arts martiaux afin qu’ils s’intéressent un peu plus au développement spirituel et à la prévention de la délinquance. Ils devraient être aussi un peu plus concernés par le devenir des jeunes gens qui ne causent aucun problème à leurs parents et qui s’entendent bien avec leurs enfants. Ils pourraient aussi encourager les bonnes relations entre maris et femmes.

Si vous parlez d’amour alors il vous faut introduire le concept opposé de haine tandis que si nous parlons d’harmonie, nous introduisons aussi la notion de raison. L’amour est une émotion qui ne peut pas exister seule. Il doit être fermement soutenu par une étiquette correcte ( Reigi ). L’amour doit s’accompagner d’un comportement convenable.

Un vieux proverbe dit:  » Même entre les meilleurs amis, une étiquette correcte doit prévaloir.  » Même entre couple mariés c’est une nécessité. Cela commence par « bonjour » tous les matins.

A notre époque, l’étiquette a cédé le pas aux émotions brutes. Les couples pensent que rien ne compte en dehors d’une bonne santé mais dans le monde réel ce n’est pas une façon de se comporter. Un vieux dicton japonais rappelle:  » L’idéogramme ‘ personne ‘ est fait de deux coups de pinceau qui sont mutuellement dépendants.  »

Les êtres humains sont des animaux sociaux. Nous pouvons manger parce qu’il y a des fermiers. Sans eux nous serions obligés de cultiver les champs pour produire notre nourriture. En d’autres termes, nous devons nous entraider. Le concept de “ seulement toi et mi “ est incorrect. L’harmonie est un mariage de l’émotion avec la raison; c’est sa nature. Les arts martiaux enseignent l’étiquette et la raison. Le moyen de diriger son esprit est aussi découvert grâce à ces disciplines. Dans les pays étrangers, ces valeurs étaient enseignées par les églises.

Vous avez été le premier enseignant qui fit connaître l’Aïkido à l’Occident. Vous êtes, je crois, allé en France en 1951.

Oui. Juste avant de partir je rendis visite à Maître Ueshiba pour prendre congé de lui. Nous étions très proches, plutôt comme un père et un fils et il n’y avait entre nous aucune flatterie ni courbette comme c’est si souvent le cas entre un professeur et son élève. Je rentrai directement chez lui et lui dis :  » Senseï, cette fois je pars en Europe.  » Il me dit alors:  » Ainsi, vous allez le faire. Mon rêve s’est donc réalisé. L’Aïkido va être mondialement connu après ça.  » Il me semble que, trois jours avant ma visite, Osenseï avait eu un rêve au cours duquel un kami lui avait dit que l’un de ses élèves irait bientôt en Europe et que ce voyage serait à l’origine d’un développement de l’Aïkido dans le monde entier.  » Si vous y allez pour moi, alors mon rêve deviendra réalité.  »

Je suis parti en Europe avant la normalisation du statut du Japon comme nation, après sa défaite à la fin de la seconde Guerre mondiale, et de ce fait, j’ai voyagé avec un passeport délivré par le Quartier Général des Forces Alliées.

J’ai passé deux ans en France, j’ai beaucoup enseigné le Judo et seulement un peu d’Aïkido. Pendant mon séjour, le Championnat Européen de Judo se déroula. Il y avait une pause de trente minutes entre les demi-finales et les finales et quelqu’un me demanda si je pouvais faire une démonstration pendant cette interruption. Je trouvai six Judokas solides et les armai tant bien que mal avec un sabre en bois, un bâton, des manches à balais et tout ce que je pus trouver. Je leur dis de m’attaquer tous ensembles et que je donnerais un prix si quelqu’un arrivait à me toucher. Je leur avais demandé d’attaquer de toute leur force et ils le firent tous les six. Je fis ilimi et  » Boum boum  » les projetai tous. J’ignorais qu’une compagnie américaine de cinéma, Universal Studios, avait une équipe de journalistes sur place et qu’ils avaient non seulement tout filmé mais distribué le film dans le monde entier.

 

 

Après ça, les lettres et les invitations commencèrent à arriver de partout. L’Argentine, par exemple, m’offrit un poste de Directeur de l’éducation physique. Même au Japon il y eut des effets notables. Mon fils était au cinéma quand les actualités passèrent. Il cria:  » Eh, c’est mon père!  » Plus tard il réussit à entraîner un groupe de membres de notre famille pour revoir le film.

Un jour que nous avions une préparation intensive pour un championnat, je demandai aux élèves de venir s’entraîner aussi le Dimanche. Il m’expliquèrent que ce ne serait pas possible car ils devaient aller à la messe. J’ai été très surpris car je ne savais pas que les jeunes gens allaient à l’église. Je leur ai demandé s’ils n’étaient pas fatigués d’entendre toujours les mêmes histoires au sujet de Dieu. Ils me répondirent:  » Sensei, les êtres humains sont des animaux qui n’ont pas beaucoup de mémoire  » Je pensai dans mon fors intérieur que parfois j’oubliais moi aussi l’enseignement de mon professeur et des Kamis, que je me querellais avec ma femme et mes frères. Pas de mémoires …

Je crois vraiment qu’ils avaient raison. J’avais honte de moi et je me suis mis à réfléchir à ma conduite. Nous devrions écouter plus souvent les histoires de Kami parce que nous n’avons pas de mémoire. Alors, pour la première fois, j’ai compris pourquoi Kano Senseï nous rappelait l’importance de la Voie quand il enseignait le Judo et pourquoi Ueshiba Senseï parlait souvent des Kamis pendant ses cours d’Aïkido. J’ai senti que la vraie signification des Arts martiaux se trouvait-là.

Après mon voyage en Europe, d’autres élèves de Ueshiba Senseï commencèrent à visiter des pays étranger et l’Aïkido prit une importance mondiale. Pour dire vrai, à mon retour il y a trente ans, j’ai eu quelques problèmes avec Maître Ueshiba. En le retrouvant je lui avait dit: « Je suis allé outre-mer pour faire connaître votre oeuvre et j’ai fait des compétitions avec différentes personnes quand j’étais là-bas. J’ai compris qu’il était très difficile de gagner en utilisant seulement des techniques d’Aïkido. Dans certains cas, je passais instinctivement à des mouvements de Judo ou de Kendo et cela me permettait de me sortir de situations difficiles. J’ai beau retourner le problème dans tous les sens, je suis obligé de conclure que les techniques de Daito-ryu jujutsu ne suffisent pas dans toutes les situations. Les lutteurs ne sont pas perturbés par les chutes et roulent après avoir été projetés. Ils reviennent immédiatement à la charge et utilisent des techniques de corps à corps. Quand à la boxe française, elle va bien au delà des simples techniques de pied et de main de Karate. Je suis sûr qu’à l’avenir l’Aïkido va se répandre dans le monde entier, mais si c’est le cas, il devra élargir son éventail technique pour être capable de répondre avec succès à n’importe quelle attaque. »

Après avoir écouter cette diatribe O-Sensei me dit: « Tu ne parles que de gagner ou de perdre. » Je continuai très vite: « Mais il faut être fort et gagner. Maintenant que l’Aïkido est connu dans le monde entier il faut qu’il soit théoriquement et techniquement capable d’affronter n’importe quel défi. » A quoi il me rétorqua: « Toute ta façon de penser est faussée. Bien sûr qu’il ne faut pas être faible, mais ce n’est qu’un aspect du problème. Ne comprends-tu pas que nous ne sommes plus à une époque où nous pouvons seulement même parler de victoire ou de défaite ? Nous sommes entrés dans un siècle d’amour, tu n’arrives pas à comprendre ça ? » Vous auriez dû voir ses yeux pendant qu’il me parlait!

A cette époque, je n’arrivais pas à saisir complètement le sens de ses paroles mais avec le temps elles sont devenues plus claires. C’est pourquoi aujourd’hui je ressens les choses autrement. Pendant ces quatre ou cinq dernières années, nous avons vu le monde se diriger vers une guerre capable de réduire la population du globe des deux tiers. Dans une telle atmosphère comment pouvons-nous encore jouer avec ces concepts de victoire ou de défaite ?

C’est pourquoi je ressens sincèrement, du plus profond de mon coeur, que les conceptions du Maître sont exactement le genre de budo que je veux promouvoir. Je crois avec passion qu’il devrait exister des mots pour faire connaître au monde d’aujourd’hui les idées et les pensées de Ueshiba Senseï. Mais il nous faut aussi des techniques comme support pédagogique de cet enseignement. Il est indispensable de pouvoir l’exprimer en mots et le réaliser en actes.

A quelles activités occupez-vous votre temps, Sensei?

En ce moment j’écris beaucoup. Le Judo connaît un développement explosif mais de trop nombreuses personnes ont oublié Jigoro Kano. Ce faisant elles ont aussi oublié ce qu’il disait. Nous en sommes arrivés au point où certaines personnes affirment que si elles essayaient de suivre son précepte de é bien-être et bénéfices mutuels é elles ne pourraient plus avoir l’efficacité nécessaire pour faire une compétition! C’est pourquoi, en ce moment même, j’attaque le Kodokan. Je suis devenu le  » persona non grata  » numéro un de cette institution ces jours-ci.

Mais ma mission dans la vie est de trouver le meilleur moyen de rendre la pensée et l’esprit de Kano Senseï et de Ueshiba Senseï les plus vivants et les plus accessibles à tous. Le temps passe vite, vous savez!

Sensei, enseignez-vous tous les jours?

Oui. J’ai différents instructeurs pour le Karaté et l’Aïki. Il y a trois entraînements par semaine pour l’Aïkido et trois pour le Karaté, et le vendredi nous les étudions tous les deux ensemble. De cette manière, les pratiquants de chaque discipline ont une certaine connaissance de l’autre. Il est nécessaire de connaître les deux méthodes. Toutefois, quoi que nous fassions, Elles restent séparées. A notre époque, les gens ont des esprits analytiques et veulent diviser les domaines; bien peu essaient d’en faire la synthèse. Ils se sont européanisés.

Mochizuki Senseï

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