2ème partie, L’instinct de survie: réaction comportementale face au danger
Dans le précédent post, « le génome, aux sources de nos instincts », nous avons vu l’importance de la mémoire génétique dans le déclenchement des réactions liées aux comportements innés, notamment l’instinct. Comme pour toutes espèces, l’homme n’échappe pas à cette règle. Les études tendent aujourd’hui à montrer que la mémoire génétique s’organise sous deux formes.
La première correspond à la « mémoire raciale » qui se traduit par une adaptation culturelle inexpliquée. Elle intervient notamment lorsque nous avons un sentiment familier dans un endroit quelconque, tout simplement par ce que des membres de notre famille (grands parents, ancêtres) y ont vécus.
La deuxième se réfère à la mémoire liée à l’instinct de survie. Cet instinct réagit lorsqu’une situation intense de peur et donc de stress se présente à nous, particulièrement si celle-ci est la conséquence d’une situation pouvant engendrer de graves dégâts corporels voir mentaux sur nous ou notre entourage. Par exemple, si nous nous retrouvons nez à nez avec un taureau, la première chose qui nous vient à l’esprit est l’envie de fuir. Les phobies ainsi que les dons rentrent également dans le cadre de l’inscription génétique.
Au regard de ces deux types de mémoire nous pouvons alors nous demander d’où viennent ces inscriptions génétiques ? A quand remontent-elles ? Sont-elles similaire chez tous les Homme ? Avec le temps, que deviennent ces brides de souvenirs génétiques ? Mais également, comment se manifeste ces mémoires au quotidien ? Quelle est la place de l’instinct dans la réponse donnait par l’homme dans une situation de danger ?
Manifestation de l’instinct et réaction comportementale face au danger
Avant toute chose, il convient de préciser que le schéma selon lequel le cerveau humain fonctionnerait à partir de 3 niveaux d’organisation (un cerveau reptilien, un cerveau paléomammalien et un cerveau néomammalien), issu de la théorie du cerveau Triunique, est aujourd’hui réfuté. Bien qu’elle ait connu son heure de gloire et continue d’être utilisée, notamment dans le monde des arts martiaux, cette théorie offre une vision erronée de l’organisation cérébrale humaine et animale.
Les recherches en psychologie, montre aujourd’hui, que le cerveau humain et son évolution sont beaucoup plus complexes. Pour ceux qui auraient envie d’en savoir un peu plus, voici un lien ou vous pourrez trouver toutes les informations sur cette théorie et les erreurs qu’elle induit sur la compréhension du fonctionnement cérébral. Nous allons donc tentez de décoder comment se comporte notre corps dans une situation de danger, sans faire appel à ce genre de théorie, pour lesquelles, les travaux restent encore flou.
Dans le monde animal, le stress est un mécanisme primitif de défense et de survie. Il correspond notamment à la première réaction instinctive déclenchée lorsque nous vivons une situation de danger. Déclenché par l’hypothalamus, le stress défensif provient d’un niveau cérébral qui fonctionne de manière inconsciente. Le corps dans une situation de grand stress active de façon instinctive certains mécanismes de protection que l’on appelle l’instinct de survie.
Les recherches actuelles nous amènent à décomposer la manifestation de l’instinct de survie aux travers de trois mécanismes :
-Face à un danger, la fuite est le premier processus de prévention à se mettre en route. Il répond généralement à un sentiment de peur, d’oppression, qui suscite en nous l’envie de détaler rapidement. C’est ainsi qu’une fois le danger détecté, nous assistons à une accélération des battements du cœur et de la respiration, une vasodilatation périphérique des petits vaisseaux sanguins pour permettre au sang de mieux irriguer les muscles. On peut également observer une augmentation du tonus musculaire des muscles jambiers pour permettre une course dans les plus bref délais ainsi qu’un regard fuyant pour discerner les issues possibles et d’éventuels obstacles qui empêcheraient la fuite.
Alors que la fuite est souvent considérée comme un échec dans notre culture, voir comme un manque de courage, elle apparaît bien comme le premier processus naturel qui se déclenche dans une situation d’inconfort. Il faut bien comprendre que dans la vie à l’état sauvage, juger d’une situation avec précision et savoir prendre la fuite lorsque celle-ci présente un trop grand danger, fait partie d’une des bases de la survie.
-Le deuxième processus intervient lorsque l’idée de fuite échoue car nous ne sommes pas en mesure de quitter les lieux pour X raisons (route barrée, impossibilité physique de fuir…), où lorsque notre situation sociale moderne nous interdit de fuir. Dans le cas ou le processus de fuite échoue, notre système hypothalamique déclenche le deuxième dispositif programmé dont nous disposons, à savoir la lutte. Dans ce cas de figure, il ne s’agit en aucun cas d’un système de lutte offensive, que l’on retrouve dans des situations de domination ou de prédation.
Notre cerveau évalue la situation comme précaire, toujours de manière non consciente. L’agressé rentre alors dans une phase de colère et se sent révolté. Nos sensations s’inversent pour passer d’une situation de peur intense, de fuite, à une situation où nos vieilles structures cérébrales nous incitent à affronter l’assaillant. Le cerveau n’est alors plus là pour renseigner objectivement mais pour inciter à agir.
« Coaché » par notre système défensif instinctif, nous passons alors par une phase d’autosatisfaction destinée à compenser le sentiment de faiblesse. Cela fait partie de notre programme de lutte instinctif, où l’on se sent plus culotté, ce qui nous permet d’affronter la situation avec courage. Ce changement de sensations s’accompagne d’un ensemble de réaction biologique et physiologie : le regard se fixe et se focalise sur les yeux adverses pour connaître son intention, les battements du cœur et le souffle ralentissent par rapport à la situation de fuite, la tension se déplace des jambes vers le cou, et la mâchoire, pour mordre et encaisser les chocs.
On comprend alors l’importance du renforcement des muscles du cou dans la sagesse du corps, créée par Allen Pittman. La tension se déplace également dans les bras et les mains, afin de griffer et frapper. Nous nous retrouvons alors dans une phase où la sécrétion d’adrénaline est à son maximum.
-Le troisième processus intervenant en situation de survie est l’inhibition. Certainement la plus curieuse des réactions, cet état se déclenche lorsque le rapport de force semble trop dissuasif pour fuir ou lutter. Cette étape est notamment marquée par un profond sentiment de découragement et d’infériorité.
Sur le plan social primitif, l’inhibition sert également à se soumettre devant un être dominant. Cet état nous permet alors d’abandonner une attitude agressive pour ne pas envenimer la situation. Il bloque généralement notre corps dans un état de non contrôle prolongé. Cela explique par exemple, le fait que certaines personnes ayant été victimes d’agressions sexuelles, aient du mal à expliquer le moment du crime. Le corps se ferme et abandonne toutes sensations afin de se protéger.
L’état d’inhibition, n’est pas, comme les autres étapes de la survie, volontaire et reste difficilement contrôlable. Nos vieilles structures cérébrales dominent et dictes à notre corps la façon dont il juge ce qui lui semble le mieux pour survivre. Faire le mort, se faire oublier, pardonner ou se laisser manger, font partie de l’état d’inhibition.
L’observation comportementales des animaux confirme l’apparition de ces différentes phases. Il n’est d’ailleurs pas rare qu’une même personne est ressenti au moins deux de ces phases au cours de sa vie, à des degrés plus ou moins élevé.
Trois étapes obligatoires pour chacun d’entre nous ?
Ce processus de défense est la trace de nos acquis de vie à l’état sauvage. Bien que la part du conscient prenne de plus en plus de place dans notre quotidien, cette part d’inné réside en chacun de nous. Néanmoins, selon les situations, notre vécu, celui de nos ancêtres, les réactions peuvent être bien différentes.
Par exemple, les recherches en génétique, conduisent aujourd’hui à admettre que les phobies peuvent être inscrites dans notre mémoire génétique, expliquant, parfois une peur phobique inexpliquée chez un individu (arachnophobie, achluophobie, kénophobie, claustrophobie…).
Ces trois versants d’un même processus biologique, se fait toujours dans l’ordre que nous avons énoncé (fuite, lutte, inhibition) chez un être n’ayant jamais vécu de situation de stress. Généralement chez de jeunes animaux, dits naïf. Mais un certain nombre de facteurs, liés à nos expériences passées ou encore le contexte, influence cette chronologie.
Ainsi, selon notre état psychologique, le corps peut avoir tendance à favoriser l’une de ses réponses sans pour autant respecter l’ordre de succession. L’Ego est notamment un des facteurs qui inhibe l’état de fuite et nous plonge directement dans un état de lutte. Dans une société où la fuite reste mal vue, il est facile de comprendre pourquoi une majorité de personne se sent dans l’obligation de faire face à l’agresseur. Pourtant, la fuite est l’état premier qui permet de juger et évaluer la situation.
Reconnaître une situation favorable ou non, évaluer les risques du danger sont souvent mis au second plan, lorsque l’on décide intentionnellement d’affronter un adverse par sentiment d’obligation. Comprendre ces processus, et suivre ce que notre instinct nous dicte de manière non consciente est ce qu’il nous reste de notre mémoire génétique qui tend à s’estomper avec les valeurs et l’enseignement que la société nous induisent.
Nous pouvons alors nous demander, si notre vécu ainsi que l’état d’esprit agissent sur la manifestation de l’instinct de survie, peut-on influencer celle-ci par l’entrainement ? Les arts martiaux, Budo ou sports de combat peuvent-ils jouer un rôle sur le déclenchement de nos réactions instinctive ? Comment cela se traduit-il au cœur de l’entrainement ?
3ème partie à venir…
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Konnichiwa Alex,
Excellente analyse que je partage en général même s’il y a des doutes sur certains points, du moins dans ma compréhension des choses.
J’attends le suite et ce que tu vas écrire par rapport à l’étude des Budo et des sports de combats. Il y a aussi les Bu Jutsu qui a mon avis préparent préparent mieux dans les cas extrêmes à la survie.
Mata ne.
Jean Luc
Konnichiwa Jean Luc,
Merci pour la lecture, je suis en train de me pencher sur la suite, j’y aborde notamment la pratique des Bu Jutsu qui comme tu le dis prépare mieux aux cas extrême de survie. D’ailleurs ce n’est pas vraiment le but des sport de combat et des Budo, néanmoins il y a quand même matière à travailler dans chaque discipline je pense. Tout dépend de l’état d’esprit du pratiquant et de l’enseignant 🙂
Mata ne,
Alex
Konnichiwa Alex,
Bravo pour ces deux analyses pertinentes et précises.
En espérant bientôt voir la troisième partie.
Mata ne,
Adrien
Konbanwa Adrien,
Merci pour ta lecture, la troisième partie est en préparation :-).
Bonne pratique et au plaisir de te croiser sur le tatami 😉
Mata ne,
Alex
Parler et ne rien dire : c’est un art. Vous n’expliquer rien, il n’y a aucune analyse. J’ai perdu mon temps
Tout d’abord bonsoir,
Je vois que la politesse n’est pas l’un de vos points forts et au vu de la bassesse du contenu de votre message, cela ne m’étonne en aucun point. N’ayant aucune prétention à me considérer comme détenteur d’un savoir unique, je ne suis pas surpris de votre ennui en me lisant, d’autant plus qu’il existe de nombreux articles sur le sujet, certainement plus intéressants. Si ce post vous a fait perdre votre temps, voyez m’en navré, mais personne ne vous oblige à lire ce blog. Je n’explique effectivement rien de particulier et ce post n’a pas pour objet de faire une analyse sur le sujet, ce qui a été fait ailleurs.
Je suis ouvert à toutes critiques qui ont à mes yeux de la valeur lorsqu’elles se veulent constructives. Le tout étant de faire preuve d’un minimum de politesse, lorsque l’on s’adresse à une personne. L’esprit critique est à mon sens une qualité mais comme le disait Ezra Pound, dans son ouvrage ABC de la lecture, que je vous invite à lire, « Vous pouvez voir le mauvais critique à ce qu’il commence par parler du poète et non du poème. » En outre, bien que je suis loin d’avoir l’étoffe d’un poète ou bien d’un écrivain, et ne considère certainement pas mon texte comme une œuvre ou un exemple, vous commencez par parler de ma personne en disant « parler et ne rien dire : c’est un art ».
Effectivement, s’il est peut être un domaine dans lequel je n’excelle pas, c’est la parole et l’écriture. Il est apparemment un domaine dans lequel vous excellez. Car permettez-moi de vous dire que critiquer sans apporter un discours constructif sur le sujet, profitable à tous, est de loin un des grands défauts de la plupart des critiques de ce monde. Marcel Aymé dit un jour «Le critique se montre beaucoup moins soucieux d’éclairer l’opinion que de paraître intelligent. ». J’ose espérer que vous ne rentrez pas dans ce cadre et que vous pensiez apporter un dialogue constructif sur ma façon de traiter un sujet.
Commenter pour ne rien dire, ne rien apporter de nouveau, semble être un art au sein duquel vous paraissez avoir une grande maîtrise, d’autant plus sous couvert de l’anonymat. Alors excusez moi de reprendre votre maxime mais « Parler et ne rien dire : c’est un art. Vous n’expliquez rien, il n’y a aucune analyse. J’ai perdu mon temps ».
Cordialement,
Alex Grzeg
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Alex
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please la troisième partie
Bonjour,
Merci pour votre commentaire, la troisième partie devrait arriver dans le courant de l’année 2017 ;-).
Bonne fin de week-end,
Cordialement.
Alexandre
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Toutes mes félicitation et tres bonne analyse,j’ai obtenu quelques reponses a mes questionnement.
Mais n’est-ce pas ce meme instinct qui a poussé l’humanité a en arriver a toutes ces découvertes oubien y’a t-il une autre explication a cela!!!
Cordialement